[Partenariat] « Wam » de Slimane Kader

Publié le par Reveline

9782841115273168 pages, Robert Laffont, 2011

 

Quatrième de couverture

 

Les aventures, sur une nuit, d'un jeune de cité venu goûter au miel de « Paname ».

 

Un premier roman à se tordre de rire.

Wam et ses copains de la « cité des artistes » ont un emploi du temps immuable : lever à 16 heures puis occupation du hall BC jusqu'à la tombée de la nuit. Un soir, accablés par l'ennui, ils décident d'une virée sur Paname... Le début d'une nuit de folie... Happé dans un tourbillon de vie et d'embrouilles, Wam se retrouve au milieu d'une crise de couple, se tape la cloche à l'oeil dans une brasserie, festoie dans un Donald avec un caïd du 93, pousse la chansonnette dans un loft de bobos, devient mascotte d'une soirée mondaine, transforme un camion poubelle en taxi, etc.

Sur le modèle de After Hours de Martin Scorcese - une nuit, une grande ville, une succession d'aventures -, ce premier roman enchaîne blagues et rebondissements à un rythme trépidant et nous fait découvrir un Paris inédit : voici la ville lumière telle qu'elle brille dans le regard d'un enfant des cités. Voici comment toute ville fait fantasmer ceux qui vivent à ses marges.

 

Mon Avis 51784111 p

 

Petite analyse technique de l’objet-livre pour commencer : Le format et le poids du roman de même que la police d’écriture qui ne fatigue pas les yeux, sont idéaux pour un confort de lecture optimum. La couverture est sobre, sympa et attractive, façon graph’ sur fond blanc, elle attire immanquablement l’œil. 


La vivacité du « Je », qui incarne le personnage de Wam tout au long du roman, du verlan et de l’argot donnent un très bon rythme à ce roman court qui porte en bandoulière non pas des bombes de peinture ou un flingue mais de petites phrases nerveuses et souvent hilarantes qui constituent les seules armes de l’auteur pour donner sa vision des choses. Le roman a remporté mon adhésion excepté sur deux points qui ont gêné ma lecture :

L’impossibilité pour moi de m’identifier à un personnage du roman. Les personnages féminins sont très en retrait et pas assez développés à mon goût. J’aurai aimé en apprendre davantage sur la mère et les sœurs de wam par exemple. Les femmes traversent le roman comme des figurantes, de simples interlocutrices du jeune héros. L’auteur les utilisent presque exclusivement comme point de départ d’une situation comique ou absurde dans laquelle il plonge son personnage principal, jamais comme une création pouvant prétendre au statut de personnage à part entière.


Le second point est plus important puisqu’il s’agit de la vulgarité gratuite et de certaines situations obscènes que comportent le roman et qui, toujours à mon humble avis, éloignent le roman des fulgurances dont il est capable, c’est dommage.


Car pour le reste, ce roman est très divertissant à lire et surtout il est drôle. Le style de l’auteur est très imagé, son humour très référentiel passe au crible aussi bien le ciné, la zik, l’actu récente, la politique que la religion. Je me suis souvent bien marrée face à certaines réflexions de Wam sur la vie ou la société qui l’entoure. Les répliques et les expressions fusent et jaillissent dans une explosion de couleurs comme de la peinture sur un mur et certaines ont le potentiel pour devenir cultes.

 

Les personnages sont bien campés malgré l’absence de personnages féminins élaborés (cf. ci-dessus). Chacun des amis de Wam a sa personnalité propre, son vécu, et son style. De tous, Kader, le trentenaire condamné à la chaise roulante m’a beaucoup touchée. La fin du roman véhicule une belle image de l’amitié.


Malgré quelques petites réserves mentionnées plus haut, j’ai passé un très bon moment avec ce roman plein de drôlerie et d'émotions.

 

Je remercie Livraddict & les ROBERTLAFFONTpour ce partenariat.

 

 

Publié dans Romans Français

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