« Whit Mosley, 1, Faux-semblants » de Jeff Abbott

Quatrième de couv'
Lorsque le fils d'un sénateur, devenu star du porno, revient dans sa ville natale du Texas, cela n'augure rien de bon. Lorsqu'il est retrouvé mort à bord de son yacht, alors qu'il enquêtait discrètement sur la mystérieuse disparition, des années auparavant, de son frère, c'est un véritable cauchemar qui commence pour les deux enquêteurs, Whit Mosley et Claudia Salazar. De secrets de famille bien enfouis en zones d'ombre, de faux-semblants en mensonges et autres manipulations, c'est au péril de leur vie qu'ils devront affronter un tueur aussi pervers que machiavélique.
Mon Avis
Pas spécialement brillant ni révolutionnaire, un polar honnêtement manufacturé à l’intrigue digne d’une série B américaine, pas forcément désagréable et plutôt sympathique à lire.
Le monde du porno américain dans lequel l’histoire évolue est un monde peu employé au demeurant en littérature et son héros, Whit Mosley, jeune juge décontracté en sandales et chemise à perroquets est un personnage aussi atypique que charmant. Sa fonction permet en sus au lecteur de pénétrer dans les arcanes politiques du Texas.
Il est entouré de personnages intéressants bien qu’un peu caricaturaux, flics, sénatrices, actrices pornos, gourou… J’ai apprécié le personnage de Claudia, la jeune inspectrice latino et adoré Gooth, l’ami sarcastique de Mosley, à l’origine de toutes les phrases drôles du roman. J’ai parfois songé au thriller de Maxime Chattam La promesse des ténèbres qui ouvre également les portes de l’industrie du porno américain au lecteur mais Faux-semblants est beaucoup moins trash et sanglant.
Le suspense est solide. Le tueur qui se surnomme « Saigneur » n’apparaissant que par petites touches dans le récit, prenant parfois la parole dans certains chapitres du roman pour s’adresser au lecteur. Mais curieusement, l’assassin est mis un peu en retrait dans l’ensemble du bouquin, tandis que plusieurs mystères s’entrecroisent, et il a tendance à vite passer au second plan face au personnage de Whit Mosley, ce qui est un peu curieux. Quitte à nous faire entrer dans la tête du serial-killer, pourquoi le faire par intermittence ?
Malgré son rythme un peu mou, qui s’accélère vers la fin et un manque de finesse psychologique chez les personnages (l’étude des motivations du tueur est bâclée), ce polar se laisse lire sans déplaisir et mène habilement le lecteur en bateau.