«Rosa Candida» de Audur Ava Ólafsdóttir

Publié le par Reveline

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336 pages, Editions Zulma (2010)

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Le jeune Arnljótur va quitter la maison, son frère jumeau autiste, son vieux père octogénaire, et les paysages crépusculaires de laves couvertes de lichens. Sa mère a eu un accident de voiture. Mourante dans le tas de ferraille, elle a trouvé la force de téléphoner aux siens et de donner quelques tranquilles recommandations à son fils qui aura écouté sans s'en rendre compte les dernières paroles d'une mère adorée. Un lien les unissait : le jardin et la serre où elle cultivait une variété rare de Rosa candida à huit pétales. C'est là qu'Arnljótur aura aimé Anna, une amie d'un ami, un petit bout de nuit, et l'aura mise innocemment enceinte. En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljótur part sans le savoir à la rencontre d'Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile.

 

Mon Avis


Une variation islandaise du « Candide » de Voltaire qui met en scène un jeune homme qui, partant cultiver un jardin dans un monastère à l’étranger, des boutures de roses dans le sac à dos, part en fait à la recherche de lui-même.


Ce roman offre de jolis moments d’émotion et une constellation de personnages sympathiques : l’attachant papa presque octogénaire, le frère jumeau autiste, Anna et son adorable petite fille, frère Thomas et les moines du monastère et bien sûr Lobbi, le jeune héros qui passe le voyage à s’auto-dénigrer et à se remettre en question.


Le flou géographique (on ne sait pas quel est le pays où Lobbi se rend) et l’atemporalité (on ne sait pas en quelle année cette histoire a lieu même si on peut supposer qu’elle se situe dans les années 90/2000) qui entourent le récit sont autant d’atouts qui contribuent à créer l’atmosphère si particulière du récit.

 

Nous sommes ici en présence d'une histoire simple mais pas simpliste. Une histoire où l’on meurt pour une poignée de myrtilles, où l’on fait des enfants dans une serre près des plants de tomates et où les recettes de cuisine sont chéries comme des poèmes.


«Rosa Candida» est un road-movie bucolique et contemplatif, écrit sans prétentions et agrémenté de subtiles petites touches poétiques et humoristiques, qui souffre néanmoins de quelques baisses de rythme. L’intrigue marque un peu le pas au milieu du récit mais le dernier gros quart du livre exalte avec brio la poésie de la vie quotidienne, tout en offrant une réflexion sur les relations affectives entre les êtres.


Un joli petit roman qui a su me plaire à défaut de m'avoir transportée.

Publié dans Romans Etrangers

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A
<br /> <br /> Très bel article, Reveline. Je suis assez d'accord avec toi mais je mettrai 1/2 étoile de plus que toi car pour les raisons que tu donnes, j'ai passé un agréable moment mais c'est sûr pas<br /> inoubiable, certainement.<br /> <br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> Merci ma Anne ! Ravie que nous ayons le même ressenti. Je suis un peu sévère dans mes notations parfois mais c'est par déformation professionnelle <br /> <br /> <br /> <br />