[LC] «L’élégance du hérisson » de Muriel Barbery

Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.
Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches.
Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. "

Le début décourage par sa platitude et son ton prétentieux.
Le style pompeux de Muriel Barbery dure tout le long du livre mais une fois débarrassé de quelques picots il révèle la douceur de sa fourrure.
Ce récit à deux voix croisées sait être intéressant mais souffre hélas du pédantisme de son auteure qui étale sa culture, et les clichés, et du manichéisme du message gentillet qui est délivré.
L'intrigue
Il ne se passe pas grand-chose et on ne peut pas vraiment parler d’intrigue c’est plus un moment de vie qui est donné à lire qu’une véritable histoire. Néanmoins quelques moments drôles, piquants et émouvants surnagent parmi les pages ennuyeuses que comporte le roman. Entre les longueurs du roman de belles reflexions sur la vie, l'Art et l'amour sont offertes également par Renée et Paloma au détour d'une ligne, d'un geste, l'auteure possède un joli sens de la formule quand elle laisse tomber un peu son côté "marathonienne de l'érudition".
La fin est beaucoup trop facile et tombe comme un cheveu sur la tasse de thé.
Les personnages
Les personnages s’annoncent vraiment antipathiques au départ et j'ai eu peur de les détester mais ouf plus le livre progresse et plus ils parviennent à nous toucher. Renée et Paloma ont su m’émouvoir. Mr Ozu et l'amie portugaise de Renée m’ont beaucoup plu. Les autres protagonistes semblent un peu caricaturaux.
En conclusion
C'est un roman non exempt de défauts et de lourdeurs qui nous est proposé donc mais qui reste tout de même sympathique et rapide à lire (je l'ai lu en une soirée !).
Lu avec : Gaëlle, Pascale , Michel, Mango