La Gazette Elfique ≠ 2
La Gazette Elfique ≠ 2
Sur le principe de l’excellent « Rond de sorcières » initié par Acro sur son très beau blog Livrement, chaque mois je vous propose le récapitulatif de mes lectures du mois précédent.
Au sommaire de La Gazette Elfique en novembre : Soit 16 livres et une nouvelle soit un total de 7005 pages lues (un record !).
Bit-lit
« La Communauté du sud, 9, Bel et bien mort » de Charlaine Harris
Editions J'ai Lu
Publié en 2010 ~ Langue : Française ~ 351 pages
Temps de lecture : 2 jours
Plaisir de lecture
Ni pire, ni meilleur que les autres, « Bel et bien mort » surfe sur les mêmes éléments ou presque que les autres tomes. Cette chère Sookie n’a pas changée elle non plus, toujours aussi exaspérante, superficielle et d’un égocentrisme effréné. Enfin, je commence à en avoir assez des romans où il faut attendre les derniers chapitres pour qu’il se passe enfin quelque chose d’intéressant. Ici, on doit se coltiner les interminables et soporifiques soliloques de Sookie pendant les ¾ du livre avant d’avoir enfin un peu d’action à se mettre sous la canine. Ce roman est très mal équilibré. Lire ces romans pour moi, c’est comme manger une mauvaise boite de conserve donc dans ces conditions autant arrêter de me torturer n’est-ce pas ?
« Anita Blake, 2, Le Cadavre rieur » de Laurell K. Hamilton
Editions Milady, 373 pages, 2009
Temps de lecture : 2 jours
Plaisir de lecture
J'ai beaucoup aimé l'aspect vaudou de l'histoire même si le climat général du tome est très glauque et certaines scènes franchement dérangeantes. Anita commence à m'être sympathique, elle qui m'avait agacée dans le premier tome. J’ai davantage apprécié sa relation étrange avec le vampire Jean-Claude (en revanche, je trouve toujours que ce prénom est ridicule pour un vampire mais bon…). Il souffle également un petit vent d'humour bienvenu dans cette atmosphère sombre et poisseuse. Notamment grâce à l’esprit caustique d’Anita. La seule chose qui m’ait dérangé, à l’instar des rats-garous du premier tome que j’avais trouvé ridicules ; concerne la créature vaudou qu’Anita doit affronter dans les derniers chapitres, qui rassemble différents morceaux de cadavres et que je n’ai pas trouvé très crédible. Bref, ce tome est largement supérieur au premier et il m'a réconcilie avec la saga, du moins pour le moment, nous verrons si le tome 3 confirme ou infirme la bonne impression laissée par le second.
« Journal d’un vampire, 5, L’ultime crépuscule » de LJ Smith
Editions Hachette (Black Moon)
Publié en 2011 ~ Langue : Française ~ 572 pages
Temps de lecture : 3 jours
Plaisir de lecture : entre et
Focalisé sur le couple-vedette gnangnan, l’histoire s’attarde sur des détails futiles et insignifiants (descriptions de robes, de paysages, choix d’un prénom de bébé) qui n’apportent rien et ralentissent le rythme d’un roman mal équilibré, au début poussif et au dénouement trop facile. Ce cinquième tome retombe dans les travers des premiers (et pires) tomes de la saga. Mièvrerie hallucinante, niaiserie des rapports entre les protagonistes, personnages exaspérants de cucuterie et dialogues guimauves, sans oublier un humour qui tombe à plat. Le style censé s’adresser aux 13-14 constitue toujours autant une insulte à l’intelligence des préados et autres adolescents tant il est mauvais. Tout s’arrange dans les derniers chapitres comme sur un coup de baguette magique ce qui nuit au peu de vraisemblance de la saga (qui n’en avait déjà pas beaucoup). Bon à me lire, on dirait bien que cet « ultime crépuscule » aurait vraiment dû être le dernier. A côté de cela, existent quelques passages comportant un fantastique embryonnaire qui aurait mérité d’être mieux utilisé. Certaines scènes font regretter la manière dont LJ Smith traite son histoire en s’engouffrant dans le sirupeux et la mièvrerie au lieu de privilégier l’aspect plus sombre et horrifique de son intrigue.
« Cygne noir 3, Le Sacre du fer » de Richelle Mead
Editions Milady
Publié en 2011 ~ Langue : Française ~ 480 pages
Temps de lecture : 2 jours
Plaisir de lecture
Après un excellent tome deux, ce troisième opus déçoit. Un roman en forme de douche écossaise où le meilleur côtoie le banal. Deux arcs narratifs se développent briévement dont celui de la quête de la Couronne de fer, courte mais passionnante. La guerre avec Katrice reste la toile de fond d’une intrigue sommaire vite reléguée au second plan pour mettre en avant les relations entre les personnages et notamment cet éternel triangle amoureux. Une fois n’est pas coutume l’intrigue mise en place par Richelle Mead est assez pauvre et surtout prévisible. Mais avant tout, si le roman m’a tant déçue c’est surtout à cause des personnages. L’attitude des personnages masculins en particulier est méprisable de bout en bout. Eugénie ne se conduit guère mieux du reste, entre sa propension à se laisser traiter comme un objet par l’insupportable et tête à claques Dorian et sa façon de se conduire en garce idiote tout le long du roman, on est loin de l’héroïne qui m’avait touchée et émue dans le précédent tome. Elle est ici aussi imbuvable que ses partenaires masculins. Seul son rapprochement avec Jasmine, sa demi-sœur et ses efforts pour regagner la confiance de ses parents ont su réveiller l’écho de ma bienveillance passée à son égard. Si la fin de ce tome ne m’a pas surprise, l’ayant vue arrivée par avance, elle est terriblement crispante. Richelle Mead sait toujours aussi bien jouer avec nos nerfs.
« Le Cercle secret, 2, Captive » de LJ Smith
Editions Hachette (Black Moon)
Publié en 2010 ~ Langue : Française ~ 275 pages
Temps de lecture : une journée et demie
Plaisir de lecture
Un second tome plus rythmé et riche en action mais toujours d’une niaiserie confondante. Il est dommage que la série se focalise uniquement sur le point de vue de Cassie (très antipathique), excluant les ressentis des autres personnages, au vu de la fadeur et de l’inintérêt du personnage. A l’exception de Nick, Faye et Deborah qui possèdent un semblant d’épaisseur, les autres protagonistes sont des réservoirs à clichés qui sonnent creux. L’univers mis en place n’est pas inintéressant pourtant mais il décourage par les bons sentiments dont il dégouline et le ton puéril employé par LJ Smith (c’est encore plus mal écrit que Journal d’un vampire !). Elle s’imagine sans doute qu’en supprimant les marques de négation, qu’en escamotant les pronoms et en employant le verlan, elle donnera l’air cool et d’jeuns à ses personnages mais c’est tout le contraire qui se passe, elle les fait paraitre ringards et ridicules. Il y a certaines bonnes idées mal elles sont constamment mal exploitées, décrédibilisées par le côté superficiel et artificiel de l’ensemble.
« Le Cercle secret, 3, Le pouvoir » de LJ Smith
Editions Hachette (Black moon)
Publié en 2011 ~ Langue : Française ~ 285 pages
Traduit par Frederique Le Boucher
Temps de lecture : une journée et demie
Plaisir de lecture
Il était vraiment temps que cette série creuse, bâclée et niaise se termine. J’aurai tout de même préféré une conclusion plus élaborée. Mais c’était sans doute un vœu pieu au vu du contenu superficiel et survolé des deux précédents tomes. Le dénouement est sans recherche, ni suspense, encore moins de surprise. Tout se conclue en dix pages « finger in the nose ». Franchement, est-ce que ça valait vraiment la peine de sortir trois tomes pour une histoire aussi superficielle aux enjeux aussi inexistants et aux personnages aussi creux ? Non, mille fois, non ! L’intrigue, rachitique, aurait LARGEMENT tenue en un livre, une fois débarrassée de ses scories : verbiage inutile, répétitions de phrases ENTIERES d’un tome sur l’autre, moments guimauve et j’en passe et des meilleures … Bref, sans tout cet indigeste remplissage de LJ Smith. Cette série est une perte de temps.
« Chasseuse de vampires, 2, Le souffle de l’Archange » de Nalini Singh
Editions J'ai Lu (Darklight)
Publié en 2011 ~ Langue : Française ~ 447 pages
Temps de lecture : 1 journée
Plaisir de lecture
Globalement, ce deuxième tome m’a plu. Cependant, j’ai été déçue par plusieurs choses, le début est long et lent, l’apprentissage d’Elena en tant que jeune ange et certes intéressant et nous permet d’en apprendre davantage sur la communauté angélique et de découvrir de nouveaux personnages bien structurés, mais son éducation d’ange devient un peu ennuyeuse au bout de plusieurs chapitres où elle ne fait que s’entrainer à combattre, apprendre à voler, échapper à ses ennemis et tenter de résoudre des crimes atroces, alternativement, durant la presque totalité du roman. Ce qui fait que l’intrigue m’a semblé routinière. Mais ce qui m’a le plus déçue c’est que la menace d’une guerre entre Archanges annoncée en guise d’amuse-bouche à la fin du tome un, ne se concrétise que dans les dernières pages et encore. Car si la menace de Lijuan plane du début sur les protagonistes, elle n’est présente qu’en filigrane au travers de l’intrigue. Pour ma part, je m’attendais à plus d’action et de rebondissements dans ce tome, voire même à assister à des stratégies militaires et à des combats entre Archange pendant l’ensemble du tome. Las, il n’en est rien, le synopsis est très focalisé sur Elena et Raphaël, surtout leurs relations de couple, que sur la guerre promise. Le style de l’auteure s’engouffre à pleine encre dans les fondamentaux stylistiques de la bit-lit avec toujours cette même vulgarité et une prédominance pour les scénes hot aussi rédhibitoires pour moi que dans le précédent tome. A l’instar du premier tome également, certains passages m’ont semblés obscurément rédigés et les dialogues peu compréhensibles du fait qu’on ne sait pas toujours à qui les attribuer. Bref, une intrigue un peu mince et qui peine à démarrer, de l’action sur le tard et quelques défauts récurrent dans le style à l’instar du premier tome mais une histoire qui tient la route, un univers toujours original et maitrisé par Nalini Singh, auréolé d’une atmosphère sombre et sanglante que viennent compléter des personnages tour à tour attachants, dangereux ou complexes.
« Rebecca Kean, 1, Traquée » de Cassandra O’Donnell
Editions J'ai Lu
Publié en 2011 ~ Langue : Française ~ 480 pages
Temps de lecture : 2 jours
Plaisir de lecture
Dés la mise en place, j’ai trouvé le roman beaucoup trop cliché. L’héroïne rappelle des tas d’autres héroïnes. Son caractère sanguin, sans scrupules et déterminé n’a rien d’innovant. Dure à cuire et reine du sarcasme, Rebecca passe son temps à s’extasier sur la beauté du vampire dont elle a fait connaissance cinq minutes avant, tout en bottant les couettes des méchants. Pour ce qui est de l’univers du roman, j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de similitudes avec d’autres séries à la mode. Néanmoins, l’auteure fait de louables efforts pour innover et quelques idées originales sont à mettre à son crédit. L’intrigue principale mettant en scène magie, vampires, sorcières, loups-garous, chamans et Cie a un fort goût de déjà-vu. Un peu de Mercy Thompson, d’Anita Blake, de Kate Daniels (et j’en passe) donne un agglomérat fictionnel bien peu révolutionnaire mais sympathique. L’histoire reste quand même assez brouillonne, certains éléments ne sont pas assez explicités et la vie sentimentale de l’héroïne un peu trop mise en avant au détriment de l’intrigue. Le style ne se démarque aucunement des autres productions du moment : narration à la première personne, immersion dans les pensées intimes de l’héroïne, langage familier, grossièretés et autres réjouissances vulgaires employées sans doute pour faire plus réaliste et éloigner les spectres du romantisme ( ?) sans oublier le jargon pseudo-magique inventé (changeurs, potionneuse…). Mais l’écriture de l’auteure à le mérite d’être fluide ce qui favorise une lecture rapide et divertissante. Rendez-vous au tome 2.
Contemporaine
« Lila dit ça » de Chimo
Editions Omnibus
Publié en 1999 ~ Langue : Française ~ 174 pages
Temps de lecture : une journée
Plaisir de lecture
Un style indéniable certes mais vraiment trop cru. Un style aussi extrêmement fatiguant à lire sur la longueur. Au fil des pages, la manière si particulière d’écrire de Chimo avec ses tournures alambiquées, sa déconstruction grammaticale pour faire « joli » ou « auteurisant » peut sembler artificielle au bout de plusieurs chapitres. Parfois, je devais relire plusieurs fois une phrase pour la comprendre. Le roman connait bien des digressions inutiles et j’ai eu du mal à ne pas le refermer vers le milieu du livre ou le statisme absolu de l’intrigue et des personnages m’ont fortement agacée. La sensualité existe mais elle vire immanquablement à la pornographie. Je n’ai pas compté le nombre de mots vulgaires mais j’aurai peut-être dû. Bref, une étrange histoire d’amour qui ne dit pas son nom où les obscénités ont valeur de mots d’amour et où les sentiments ne savent pas s’exprimer autrement que par le toucher et le sexe.
« Petite sœur, mon amour » de Joyce Carol Oates
Editions Points
Publié en 2011 ~ Langue : Française ~ 734 pages
Traduit par Claude Seban
Temps de lecture : 3 jours
Plaisir de lecture
Atypique dans sa construction non-chronologique qui tend à imiter la forme d’un manuscrit raturé, voire d’un embryon de roman, « Petite sœur, mon amour » n’est ni un thriller ni un livre journalistique mais plutôt la radiographie terrifiante autant qu’impitoyable d’une famille américaine de la classe aisée, de deux enfants sacrifiés sur l’autel des égoïsmes, des arrivismes et de l’irresponsabilité de deux parents indignes qui ne pourront que déclencher l’incompréhension et le ressentiment chez le lecteur. L’écriture de Joyce Carol Oates ne fait pas de quartier, pointue comme un scalpel trempé dans du vitriol. Entre éparpillements et fragments, les phrases sont comme de petites îles flottant sur les vagues déchainées d’une mer de névroses et de traumatismes psychologiques. C’est là la grande force de cette grande dame de la littérature américaine, son aisance à sonder les tréfonds de l’âme humaine, à explorer les psychismes, à triturer les blessures psychologiques dans un vertigineux et effroyable forage qui ne peut laisser personne indifférent. On ne pourra malgré tout s’empêcher de remarquer que le roman traine beaucoup trop en longueur et qu’il y a bon nombre de répétitions et de digressions inutiles qui n’apportent rien au roman (notamment de trop nombreuses notes de bas de pages qui gêne la lecture). « Petite sœur, mon amour » est sans doute loin d’être le meilleur roman de l’auteure si l’on en croit les critiques mitigées. Toutefois, malgré le fort sentiment de lassitude qui s’empare du lecteur vers le milieu du roman, Joyce Carol Oates l’emmène brillamment dans les coulisses psychologiques d’un dramatique fait divers et lui offre un roman marquant dont nul ne ressort tout à fait indemne. La finalité n’étant pas ici de résoudre l’enquête et de dénoncer le meurtrier de « Bliss » mais de dresser un effroyable état des lieux d’une certaine mentalité américaine et des noirceurs que peut recéler l’âme de certains individus qui, sous couvert de foi ou d’amour, se comportent en despotes domestiques sans scrupules en utilisant leurs enfants, parfois même au-delà de la mort, pour vivre leur rêve par procuration ou atteindre à une hypothétique postérité.
Fantastique
« Autremonde, 4, Entropia » de Maxime Chattam
Editions Albin Michel
Publié en 2011 ~ Langue : Française ~ 400 pages
Temps de lecture : 2 jours
Plaisir de lecture
Après avoir dévoré les trois premiers tomes du premier cycle il y a presque deux ans, la remise en route fut pour moi difficile. Si je me souvenais des grandes lignes, des détails m’avaient échappé. Notamment, les noms, physiques et fonctions de certains personnages ou certains moments-clés des précédentes intrigues. Après trois tomes rythmés, parfois même haletants, « Entropia » parait un peu moins prenant. Le suspense ne fonctionne pas vraiment. Malgré quelques nouveautés, les ficelles utilisées restent les même que dans les tomes précédents, l’auteur place ses personnages dans plusieurs situations déjà employées auparavant, ce qui rend le roman prévisible et par conséquent moins addictif. De plus, certains passages presque trop outranciers nuisent à la crédibilité de l’ensemble. Néanmoins, le talent de conteur et le savoir-faire de Maxime Chattam ne sont plus à démontrer depuis longtemps et permettent de passer tout de même un très bon moment sans toutefois me « scotcher » comme le premier cycle d’AutreMonde avait si bien su le faire.
Fantasy
Les secrets de beauté des elfes » de Momoa (ebook déniché sur InLibroVeritas), 15 pages, 2010
Temps de lecture : dix minutes
Plaisir de lecture
Un complément assez drôle et sympathique aux œuvres de Tolkien. Cela ne vole pas haut et l’humour est un peu douteux voire trivial mais on passe quelques minutes fort divertissantes.
« Bal de givre à New York » de Fabrice Colin
Editions Albin Michel (Wiz)
Publié en 2011 ~ Langue : Française ~ 293 pages
Temps de lecture : Quelques heures
Critique publiée le 18 décembre
Jeunesse
« Les secrets d'une blogeuse amoureuse » d'Allison van Diepen
Editions Harlequin (Darkiss)
Publié en 2011 ~ Langue : Française ~ 392 pages
Traduit par Emmanuelle Debon
Temps de lecture : 2 jours
Plaisir de lecture
Une lecture beaucoup moins tarte que prévu. Un bon petit roman adolescent dans l’air du temps brassant des thèmes actuels comme le speed-dating ou le bloging mais aussi la sempiternelle quête de l’amour véritable, sujet abordé ici d’une manière moderne et rafraichissante.
« Deux cierges pour le diable » de Laura Gallego Garcia
Editions Baam!
Publié en 2009 ~ Langue : Française ~ 438 pages
Temps de lecture : 2 jours
Plaisir de lecture
« Deux cierges pour le diable » est un roman jeunesse d’une profondeur insoupçonnée et d’une certaine hardiesse qui propose une approche inédite de la religion, une vision originale et accrocheuse de la lutte entre le bien et le mal symbolisée par les anges et les démons, une revisitation audacieuse de la naissance de l’humanité et de son évolution ainsi qu’un vibrant plaidoyer pour la protection de l’environnement. En ouvrant, ce roman, je dois dire que j’étais loin de m’attendre à y trouver une réflexion aussi poussée sur l’homme, ses erreurs et le devenir de l’humanité et cette remise en cause de la religion, de l’existence de Dieu, ou bien encore cette analyse quasi-philosophique du bien qui s’oppose au mal et vice-versa. Malgré des longueurs pénibles vers le milieu du roman (sans compter qu’on se mélange les plumes avec tous ces nombreux anges et démons qui apparaissent au fil des pages), l’intrigue, imprévisible, réserve bien des surprises. Elle est servie par des personnages attachants dont une héroïne sympathique, débrouillarde et espiègle qui n’a pas la langue dans sa poche couplée à un antihéros intriguant et mystérieux, un jeune démon nommé ironiquement Angelo. Angelo, qui bien que bourrelé de défauts, il est méchant, cruel, insensible, lâche et râleur, saura bizarrement se faire attachant au fil des chapitres. La relation entre Caterina et Angelo est ainsi à l’opposé de tous les schémas classiques de ce genre de littérature tout comme la personnalité d’Angelo va à l’encontre de l’archétype du chevalier volant au secours de la damoiselle en détresse. Cette dichotomie entre Cat, la fille angélique et Angelo, le démon sans scrupules offre de nombreuses scènes savoureuses aux dialogues venimeux. J’ai adoré les voir faire équipe tous les deux pour le pire et le rire. L’écriture de Laura Gallego Garcia est simple, le langage familier. Et si les premières pages sont un peu plates, une fois le contexte posé le roman se dévore littéralement jusqu’à une fin aussi surprenante que magnifique.
« Tara Duncan, 2, Le Livre interdit » de Sophie Audouin-Mamikonian
Editions Pocket (Jeunesse)
Publié en 2007 ~ Langue : Française ~ 534 pages
Temps de lecture : 2 jours
Plaisir de lecture
Rocambolesque à souhait et mené tambour battant une fois les poussifs premiers chapitres dépassés, ce roman souffre d’un style trop enfantin et plat. L’enchainement des péripéties semble artificiel et ôte à la légèreté de la lecture. La marmite de l’invraisemblance déborde et l’intrigue pas assez essorée prend le bouillon à plusieurs reprises. Les personnages sont trop lisses et uniquement animés de bons sentiments. Les dialogues entre les personnages sont souvent puérils. L’humour tombe souvent à plat. Le style est trop gentillet. Les descriptions interminables.Indéniablement, il y a de bonnes idées dans cette série mais elles sont utilisées de manière trop brouillonne. L’imaginaire magique est plaisant mais pas assez retravaillé. On à la sensation d’un gloubi-boulga indigeste parfois tant ça part dans tous les sens. Certaines idées font irrésistiblement songer à Harry Potter, cela saute aux yeux. Mais en les reprenant l’auteure les affaiblit surtout sans parvenir à les transcender. Dommage. On à plaisir malgré tout à retrouver Tara et sa bande d’amis toujours engagés dans de périlleuses aventures et aux prises avec de nombreux ennemis. Oui, cela reste sympa à lire, le temps que nos neurones piquent un roupillon. Même s’il serait souhaitable que chaque tome soit moins long, car un lectorat plus âgé que la cible s’ennuiera au bout d’un moment comme ce fut mon cas tant que l’intrigue tourne parfois en rond. La fin de ce tome semble laisser présager un tome 3 peut-être plus sombre et un peu moins enfantin, du moins je l’espère. En conclusion, plutôt qu’un roman jeunesse, c’est davantage un livre pour enfants que nous avons là. Brouillon et inégal, il permet de passer un moment de détente, c’est déjà ça.
Thriller
« Le Serment des limbes » de Jean-Christophe Grangé
Editions Le Livre de Poche, 2009, 762 pages
Temps de lecture : 4 jours
Plaisir de lecture
Le côté théologique de ce roman m’a donné bien de la limbe à retordre. C’est lourd, long et ennuyeux. Sans compter que j’ai trouvé la manière d’aborder la religion de la part de Jean-Christophe Grangé très naïve. Autre point négatif, à l’exception de Manon, les personnages ne sont pas sympathiques ni attachants à commencer par Mathieu, le narrateur principal. D’ailleurs, notre héros se sort un peu trop facilement de toutes les situations délicates qu’il rencontre, souvent par une pirouette scénaristique ou un coup de pouce de la chance. Pas très crédible tout ça. De même que la succession de coïncidences qui fait progresser son enquête de chapitre en chapitre. Le roman devient réellement prenant au début de la troisième partie et franchement captivant dans les deux dernières parties. Au final, l’intrigue aurait largement pu tenir sur beaucoup moins de pages. Le Serment des limbes est un roman trop digressif et trop descriptif même si le style de Jean-Christophe Grangé est agréable à lire, on trouve souvent le temps long malgré un sujet intéressant et un suspense bien entretenu.