[LC]« L’Insoutenable légèreté de l’être » de Milan Kundera
476 pages, Gallimard, Collection Folio, (octobre 1989)
Plaisir de lecture
Résumé
Tomas et Teresa sont les deux pôles du roman. Faut-il choisir de porter le poids du passé sur ses épaules, comme Teresa qui ne peut se passer de la Tchécoslovaquie, qu'elle a pourtant fuie après le Printemps de Prague, de même qu'elle ne peut vivre sans Tomas, ce mari qu'elle chérit d'un amour jaloux et, par-là, à jamais insatisfait ? Ou bien faut-il préférer à cette pesanteur la légèreté de l'être qui caractérise Tomas et Sabina, la maîtresse amie qui seule peut comprendre le médecin séducteur explorant les femmes comme s'il disséquait des objets d'étude au scalpel ? Ne sachant quelle orientation est la plus supportable, le roman offre tour à tour le regard des différents personnages. Même le chien Karénine a droit au chapitre. Mais ce ballet incertain teinté d'irréalité apparaît vite comme une interrogation dialectique qui oscille entre réflexion et délire poétique pour aboutir à la conclusion que la pesanteur et la légèreté, pareillement insoutenables, ne procèdent jamais d'une décision véritable.
Mon Avis
Lutte antagoniste entre pesanteur et légèreté et interrogation poétique sur le hasard et le destin au travers d'histoires d'amours passionnelles mettant en scène des êtres exaltés que tout oppose et qui ont une vision différente de la vie.
Se déroulant dans le contexte historique du printemps de prague, ce roman est indéniablement bien écrit, cependant des longueurs (notamment dans la troisième partie consacré à Sabina et Franz (même schéma antagoniste que pour Tomas et Tereza) et de nombreuses digressions philosophiques, politiques, historiques, musicales (entre autres) entravent le plaisir de lecture malgré la profondeur que ces notions confèrent paradoxalement au roman.
Divisé en sept parties mettant en scène le point de vue d'un personnage face à un même événement, une même situation, le roman est raconté par l'auteur-narrateur qui définit ses personnages comme des possibilités de lui-même. Pas une seconde, il ne laisse le lecteur croire à la véracité de ses personnages; pis c'est lui qu'il explore à travers eux. Autant dire qu'il est très difficile de s'attacher à des personnages qu'on sait n'être que des masques de l'auteur. Pourtant, les personnages avaient du potentiel : Tomas, chirurgien divorcé, séducteur et polygame et Tereza, émouvante provinciale autodidacte aspirant à s'élever loin de sa garce de mère qui la considère comme un fardeau. Mais on éprouve peu de sympathie pour eux, de même que pour Sabina, Franz, Marie-Claude et les autres d'ailleurs. Car on ne parvient pas à s'identifier à ces êtres en quête d'absolu.
Les véritables points forts du livre ne sont pas les personnages mais la construction aléatoire voire atemporelle, entre passé, futur, présent et cette alternance des points de vue qui apportent du cachet au roman.
Le climat de terreur que fait régner le régime communiste est bien restitué. Et les rêves de Tereza sont l’un des aspects les plus passionnants du roman tant ils sont dignes de tableaux surréalistes.
Que d’aucuns considèrent ce roman comme un chef-d’œuvre, je puis le comprendre aisément, c’est vrai que c’est très bien écrit avec de belles images et des trouvailles poétiques somptueuses, et il est vrai aussi que les thèmes abordés le sont avec intelligence et profondeur mais pour ma part, ce livre m’a beaucoup ennuyé. Je l’ai trouvé long et digressif. Et je n'ai pu réussir à supporter l'insoutenable longueur du roman ! C’est pourquoi je ne lui accorde que deux étoiles, (qui pourront paraître sévères) non pas que ce soit un mauvais livre, loin de là, mais je note (de manière totalement subjective bien entendu) le plaisir pris lors de mes lectures et je n’ai pas pris énormément de plaisir à lire cette œuvre de Kundera. Tant pis pour moi.
Challenge "Année de naissance" chez Sabbio
Lecture commune organisée par Irrégulière chez
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