« L’Armée furieuse » de Fred Vargas
Editions Viviane Hamy (Chemins Nocturnes)
Publié en 2011 ~ Langue : Française ~ 430 pages
Quatrième de couv’
Au cœur de la Brigade criminelle, le commissaire Adamsberg vaque à ses occupations. Même si Veyrenc, son ancien rival des Pyrénées, hésite encore à revenir, le reste de l’équipe évolue paisiblement : Rettancourt reste la grande « génératrice d’énergie », le chat dit « La Boule » dort toujours sur la photocopieuse, Danglard avec son verre de vin blanc développe un immense savoir, Mercadet est toujours à moitié endormi, Froissy fait des allers-retours entre sa réserve de nourriture et son bureau. Une petite dame âgée attend le commissaire sur le trottoir, elle vient de Normandie. Ils n’ont pas rendez-vous, mais il n’y a qu’à lui qu’elle veut parler. Une nuit, dans son village, sa fille a vu « l’Armée furieuse », c’est-à-dire une cohorte de morts vivants qui vient enlever les pires personnes des environs. Meurtriers, voleurs, tous ceux qui n’ont pas la conscience tranquille se sentent menacés. Cette vieille légende est le signe que de multiples assassinats vont se produire. Loin de sa circonscription, Adamsberg va pourtant accepter d’aller enquêter sur place, dans le village terrorisé de superstitions et de rumeurs sauvages. Aidé de la police locale, de son fils (qu’il a découvert dans Un lieu incertain), et de quelques complices, il tentera de protéger les mauvaises personnes contre le mauvais sort.
Mon Avis
Adamsberg est toujours aussi atypique et attachant, les personnages qui l’entourent sont aussi originaux qu’authentiques, leur psychologie respective admirablement fouillée et retranscrite, l’atmosphère distillée est délicieusement décalée comme toujours chez Vargas, une poésie du quotidien se dégage de chaque ligne, chaque page du roman grâce au style si particulier et savoureux de l’auteure. Une poésie qui s’incarne aussi bien dans de la mie de pain, un pigeon, du sucre ou des feuilles pourrissantes …
La subtilité est au diapason de l’humour. La résolution de l'enquête pourra être jugée artificielle et est un peu décevante bien qu'insoupçonnable, sans doute parce que je m'attendais à un mobile plus original pour justifier les meurtres.
L'intrigue n’en fait donc pas l’un des meilleurs de la saga Adamsberg mais ce polar a un charme fou grâce à ses personnages et à l’atmosphère qu’il dégage.
L'Auteure
Fred Vargas est née à Paris en 1957. Fred est le diminutif de Frédérique. Vargas est son nom de plume pour les romans policiers. Pendant toute sa scolarité, Fred Vargas ne cesse d'effectuer des fouilles archéologiques. Après le bac, elle choisit de faire des études d'histoire. Elle s'intéresse à la préhistoire, puis choisit de concentrer ses efforts sur le Moyen Âge. Elle a débuté sa « carrière » d'écrivain de roman policier par un coup de maître. Son premier roman Les Jeux de l'amour et de la mort, sélectionné sur manuscrit, reçut le Prix du roman policier du Festival de Cognac en 1986 et fut donc publié aux éditions du Masque.