[LC]« Les Lames du Cardinal, 3, Le Dragon des Arcanes » de Pierre Pevel

Paris brûle-t-il ? On pourrait le croire, si l'avenir funeste dont Soeur Béatrice a eu un aperçu prophétique se réalise.
Déjà un dragon a survolé Paris et est passé à l'attaque. Face à lui, un homme a péri dans un dernier acte de bravoure et de sacrifice : Almadès, le maître d'armes espagnol des Lames du Cardinal. La bande de Lafargue est en deuil et la colère appelle la vengeance.
L'action reprend très vite ses droits. Agnès et Ballardieu veulent en savoir plus sur la vision de Béatrice et la menace qui pèse sur la capitale.
Direction : le Mont Saint-Michel, repaire des Châtelaines, où Béatrice est cloîtrée..
Mon Avis
A Lire absolument
Le début voit les Lames en très mauvaise posture, endeuillées et diminuées par la défection de Leprat dont la ranse s’aggrave et deux tragiques disparitions.
Ce troisième et dernier tome est très sombre et voit beaucoup de personnages récurrents disparaître.
Dés les premières pages, Paris est sous la menace d'un dragon ancestral et le peuple effrayé se soulève contre Richelieu, la guerre se prépare en Lorraine et surtout les adversaires déferlent en masse : qu’ils soient de vieux ennemis comme La Griffe Noire et La Malicorne ou de nouveaux ennemis telle la loge des Arcanes comprenant le Gentilhomme, la Magicienne, l'Enlumineur, l'Hérésiarque... tous complotent dans l’ombre contre le royaume de France et par ricochet contre nos chères lames qui ne savent plus où donner de l'épée.
L’intrigue est riche en rebondissements et en mystère. Certains secrets sont dévoilés et menacent l’unicité des Lames qui ont fort à faire ici entre intrigues politiques, enlèvements, magie noire, révélations surprenantes, trahisons, morts… Le rythme ne faiblit pas un instant.
Côté personnages, j’ai été particulièrement touchée par la relation entre Agnès et Ballardieu et Lafargue en vieux soldat fatigué mais déterminé à vaincre pour venger ses amis m'a serré la gorge.
Certains personnages évoluent de façon déstabilisante pour le lecteur comme Agnès ou Saint-Lucq par exemple mais même si certains gagnent en gravité comme Marciac ou en importance comme Laincourt, ils restent pour la plupart fidèles à eux-même.
Leprat prouve son indéfectible loyauté et son sens de l'honneur et confirme qu'il est un grand monsieur.
Nous en apprenons davantage sur Les Sœurs châtelaines qui jouent un rôle essentiel ici dans la lignée du second tome.
Sinon j’ai aimé que Pierre Pevel fasse un clin d’œil à Dumas en s’emparant des personnages de D’Artagnan et d’Athos pour les mettre en scène dans son histoire. C’est fort sympathique. De même que sa manière de donner une tonalité fantastique aux grands événements de l’Histoire de France est géniale.
L’humour toujours aussi gaillard et délicieux vient égailler l’atmosphère pesante de ce dernier tome que pimentent de nombreux combats palpitants.
La fin du tome est apocalyptique, formidablement écrite. J’avais le cœur qui battait fort et les larmes aux yeux.
Après un second tome un peu en dessous pour moi, Pevel nous offre un final en feux d’artifices. A la fois intense et bouleversant, et même si certaines questions demeurent sans réponses au moment de refermer le livre, pour moi ce troisième tome retrouve le panache et l’efficacité du premier roman.
J’ai adoré cette ultime aventure des Lames malgré un petit bémol : nos héros se quittent un peu abruptement à mon goût, chacun s’en va de son côté sans même un au revoir. Décevant quand même.
Difficile de quitter ces personnages charismatiques et attachants, on s’est tellement liés à eux que l’on ne peut qu’espérer une suite !