[Challenge Halloween 2011 « Catégorie cimetière et sa crypte »] « L’Enfant des cimetières » de Sire Cédric
« L’enfant des cimetières »de Sire Cédric
Editions Pocket, 544 pages, 2011
Temps de lecture : 2 jours et demi
Plaisir de lecture :
Lorsque sa collègue Aurore l'appelle en pleine nuit pour couvrir avec elle un meurtre atroce, David, photographe de presse, se rend sur les lieux du drame. Un fossoyeur pris d'une folie hallucinatoire vient de massacrer sa femme et ses enfants avec un fusil à pompe, avant de se donner la mort. Le lendemain, un adolescent, se croyant poursuivi par des ombres, menace de son arme les patients d'un hôpital et tue Kristel, la compagne de David. Mais qui est à l'origine de cette épidémie meurtrière? Est-ce un homme ou un démon? Le journaliste, qui n'a plus rien à perdre, va se lancer à la poursuite de Nathaniel, l'enfant des cimetières, jusqu'aux confins de l'inimaginable...
S’il ne s’agissait que de noter la qualité de ce roman, je ne mettrais que deux étoiles (et encore !) mais sur ce blog je juge avant tout le plaisir de lecture ressenti, c’est pourquoi j’accorde trois étoiles à cet « Enfant des cimetières ». Cet ouvrage de Sire Cédric est typiquement le genre de livre qui pour être un tant soit peu apprécié exige que le lecteur ne soit pas trop regardant sur la vraisemblance de l’intrigue et de revoir ses attentes et ses exigences à la baisse.
Tout est maladroit dans ce roman. A commencer par le style, simple et peu recherché, mais surtout en perpétuel décalage avec les prétentions de l’auteur. En effet, « L’Enfant des cimetières » est un roman d’horreur pour adultes écrit dans un style jeunesse très approximatif. De même, le dosage entre la réalité et le fantastique n’est pas très réussi non plus. La jonction en est là encore maladroitement et grossièrement exécutée.
Je l’ai déjà dit, l’intrigue est abracadabrante, c’est tellement du grand n’importe quoi que pris au trente-sixième degré, ça en devient totalement jouissif ! Tous les clichés de mauvaise série B sont convoqués et certains passages sont si too much, à trop vouloir essayer d’être effrayants, qu’ils en deviennent involontairement drôles. En écrivant cela, je pense notamment au prologue du roman que j’ai trouvé si ridicule et dégoutant que j’ai songé à abandonner ma lecture au premier chapitre. C’est dire… mais d’autres moments du roman peuvent concourir eux aussi pour la palme du grotesque sans problème. Le souci, hormis le style de l’auteur, genre prose d’adolescent gothique à la complaisante morbidité, c’est que le gore présent dans le roman est trop premier degré, trop pris au sérieux, ça manque de second degré et de distanciation.
Malgré tout, un phénomène étrange se produit avec ce roman ; on sait que ce n’est pas très bon, on se rend compte que c’est même très très moyen (pour ne pas dire mauvais) et pourtant on ne peut s’empêcher de tourner les pages jusqu’à la fin. Une fois dedans, c’est fichu, on est ferré, on déconnecte ses neurones et l’on s’autorise à éprouver un plaisir coupable (d’où les trois étoiles susmentionnées). Bizarre, non ? Enfin, on peut au moins décerner un bon point à ce roman : il est efficace. Après si je ne l’avais pas lu, ma vie n’en aurait pas été bouleversée non plus.
Je suis désolée d’être aussi sévère avec ce roman et son auteur Sire Cédric mais je pense que mon acerbité est à l’image des attentes que j’avais concernant ce livre suite aux critiques dithyrambiques que j’avais croisées sur toute la toile (ou presque). J’ai quand même envie de lui donner une autre chance de me séduire, j’ai « De fièvre et de sang » sur mes étagères et je l’en sortirai sûrement un jour pour le lire et qui sait peut-être deviendrais-une alors une aficionado de plus du sieur Cédric ? C’est tout le mal que je me souhaite …
Challenge concernés :
Troisième étape du challenge Halloween 2011